Si la photographie animalière est affaire de temps et de patience, Lagopus muta en est l’illustration. Ce matin je part tard, trop tard pour y croire. Tant pis si je ne vois rien, j’aurai fait au moins une jolie balade.
Direction un site connu pour ses lagopèdes. J’y suis déjà monté plusieurs fois à différentes saisons sans jamais rien voir. Je compte sur cette période de parade pour espérer observer quelques oiseaux démonstratifs. La montée se fait rapidement malgré le poids du sac. Parvenu au col, je m’attendais à voir plus de neige. La tache s’annonce plus compliquée que prévue. A cette époque la mue est déjà bien avancée, pas facile de trouver l’oiseau au milieu de ces pierriers. Je scrute aux jumelles le moindre bloc, la moindre forme pouvant laisser penser à la présence du lagopède…rien. Je monte, traverse, descend…toujours rien. Cela fait presque 2h que j’arpente le secteur avec mes jumelles. Et puis sur une crête, quelques empreintes caractéristique se dessine sur la neige: 2 individus. Une aubaine! je suis les traces jusqu’à un grand pierrier au bord duquel, encore, je scrute aux jumelles. Et voila madame qui apparait bien camouflée au milieu des cailloux. Puis c’est au tour de monsieur d’être repéré, trahi par sa caroncule rouge. Je me pose pour réaliser quelques clichés. Le soleil est haut et la lumière dure, mais depuis le temps que je cherche l’animal, je ne vais pas bouder cette rencontre. Au bout de quelques minute, la poule se lève et s’éloigne en se dandinant, suivie de près par le coq. Je reste quelque temps en espérant les voir ressortir…rien, il est temps de redescendre.